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Marieke Vervoort

Wielemie, addicte à la vie (1979 - 2019) - Ecrit par Marie Fournier

Cette sportive, vous la connaissez tous. Figure iconique des Paralympiques de 2016 et du sport belge, laissez-moi vous raconter l’histoire de Marieke Vervoort.

Née 1979, à Diest, Marieke connaît un début de vie paisible jusqu’au début de son adolescence. A 14 ans, après de longs mois à souffrir, les médecins lui diagnostiquent un syndrome douleur régional complexe, une maladie très rare. La Belge doit alors rester quelques mois à l’hôpital pour sa réeducation. Comme de nombreux patients, Marieke découvre là-bas les sports adaptés. Elle se souvient :

"Ma mâchoire est tombée d’étonnement qu’il y avait encore tant de possibilités". 
Marieke Vervoort avec son chien

À partir de là, la Belge décide de tester de nombreux sports. D’abord, elle commence par pratiquer la plongée sous-marine. Malheureusement, au bout d’un an, Marieke se voit contrainte de renoncer pour des raisons médicales. Elle se met alors au basket fauteuil et rejoint un club local. Elle est la seule femme de l’équipe. Finalement, la Belge ne reste pas longtemps :

"J’ai toujours aimé le basketball, mais cela me donnait pas assez de satisfaction "
Portrait de la championne d'athlétisme Marieke Vervoort

En 2004, la sportive se tourne vers la natation puis transite vers le triathlon.  Avec le triathlon, Marieke connait sa première grande victoire en décrochant le titre mondial en 2007. Le 13 octobre de la même année, elle réalise son rêve de participer à l’Iron Man d’Hawaï, réputée pour sa difficulté. La Belge n’arrive pas à terminer la course :

"J’avais nagé 3800m en 1h17 et j’ai pu terminer les 180km sur un parcours très difficile. Malheureusement, je suis arrivée ici avec 15 minutes de hors-délai et je n’ai pas été autorisé à partir pour la dernière partie." 

En parallèle, la sportive participe à quelques courses d’athlétisme et de handbike. D’ailleurs, dans cette dernière discipline, la Belge est devenue championne du monde. Pour cette saison exceptionnelle, Marieke reçoit le titre de "Pride of Flanders". En 2008, son état s’aggrave soudainement, l’empêchant de continuer le triathlon.

À partir de 2008-2009, la Belge décide de se lancer dans les courses de char à voile et aux compétitions d’athlétisme. Rapidement, elle prend part à ses premières compétitions internationales.

En char à voile, Marieke remporte l’argent au championnat d’Europe dans la catégorie Fly. En athlétisme, la sportive connaît un véritable succès sur des distances allant du 100m au marathon. En 2012, dans ce sport, elle participe à

Marieke vervoort aux Jeux paralympique

ses premiers Jeux Paralympiques. Durant la compétition, la Belge décroche un titre paralympique sur le 100m, le seul de sa carrière, et l’argent sur le 200m. Ces médailles lui valent d’être nommée Paralympienne belge de l’année. Entre 2013 et 2015, Marieke s’impose comme une redoutable adversaire :

  • Réalise quatre records du monde : 400m, 800m, 1500m et 5000m,
  • Décroche trois titres mondiaux sur une seule édition, 
  • Remporte un IPC Grand Prix sur le 200m.
Marieke Vervoort célébrant sa victoire sur le 100m aux Jeux Paralympique de Londres

Pour sa dernière année de compétition, en 2016, la sportive continue sur sa lancée décrochant notamment deux nouvelles médailles paralympiques sur le 100m et le 400m. Lors des Jeux de Rio, en conférence de presse, Marieke fait une grande annonce : 

"Partout dans le monde, on pense qu’on pratiquera l’euthanasie sur moi après les Jeux. Ce n’est pas absolument pas ainsi. Cela doit être rectifié […]. Quand le moment viendra où il y aura plus de mauvais jours que de bons jours, j’aurai alors mes papiers d’euthanasie sous la main"


En 2018, Marieke donne tout son héritage sportif au musée du sport flamand, le Sportinium, et commence à produire un documentaire sur sa vie (sorti en 2023). Le 1er juillet 2019, elle poste une vidéo dans laquelle elle annonce que la douleur devient trop forte. La Belge 

finalise alors sa demande d'euthanasie. Le 22 octobre 2022, Marieke Vervoort abrège ses souffrances dans un hôpital située dans sa région natale : 

"J’espère que mon cas prouve que l’euthanasie peut assurer la sérénité et même contribuer à prolonger la vie. Et j’espère que cela inspirera d’autres pays à introduire cette législation" 
Marieke vervoort savourant sa médaille paralympique aux jeux de Rio
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