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Marie Marvingt

La fiancée du danger (1875 à 1963)

C'est sous l'influence de son père que Marie s'initie, dès l'âge de 3 ans, à une multitude de sports. Avant même d'atteindre ses 5 ans, elle maîtrise déjà l'escalade, le billard et est capable de nager sur plusieurs kilomètres. En 1880, lors d'une sortie  scolaire, la Française est captivée par le spectacle d'un cirque.

Dès lors, elle implore son père de l'inscrire à des cours d'art du cirque. C'est ainsi que Marie explore le funambulisme, le trapèze, la jonglage et l'équitation. Au fil de ses leçons, elle développe sa souplesse, faisant d'elle une gymnaste accomplie.

Malheureusement  en 1889, le décès de sa mère contraint la famille à déménager. Cela n'empêche pas Marie de poursuivre sa passion pour le cirque. Pendant cette période, elle apprend également le vélo, suscitant le scandale chez les Nancéiens peu habitués à voir une femme en faire. Peu soucieuse des critiques, la Française persiste dans sa pratique.

Portrait de marie marvingt, la fiancée du danger

Parallèlement, son père, désormais à la retraite, lui enseigne le canoë. À 15 ans, la sportive réalise son premier exploit dans ce sport en parcourant la distance de Nancy à Coblence, soit 400 km. À partir de ce moment, Marie intensifie ses entraînements et participe à ses premières compétitions.

Marie marvingt portant ses skis, sa passion pour les sports d'hiver

En 1899, nouveau fait d'armes, la Française obtient son permis de conduire, une rareté pour les femmes de son époque. Immédiatement, elle s'engage dans  des courses au Sahara. Parallèlement, l’athlète décroche une licence en lettres, rédige des poèmes sous le pseudonyme de Myriel, maîtrise cinq langues et obtient son diplôme d'infirmière. Marie s'essaie également aux sports de montagne, traversant notamment Charmoz-Grépon en 1905, devenant ainsi la première femme à accomplir cet exploit.

En même temps, la sportive prend part aux grandes courses automobiles en portant la 

jupe-culotte, le pantalon lui étant interdit. En 1906, elle devient la première Française à traverser Paris à la nage. En 1907, Marie remporte un concours de tir au fusil de guerre à 300 mètres organisé par le Ministère. En 1908, elle participe secrètement et termine le Tour de France, sa candidature officielle ayant été refusée.

Entre-temps, la Française se tourne vers l'aviation, délaissant les autres disciplines. En 1909, Marie devient la première femme à piloter une montgolfière au-dessus de la mer du Nord et de la Manche. 

Toutefois, de 1908 à 1910, elle n'oublie pas les sports d'hiver, remportant une vingtaine de médailles d'or. Elle gagne   même la première compétition féminine de bobsleigh. Ces exploits lui valent le titre de “sportswoman” et la grande médaille d'or de l'Académie des sports. La même année, la Française prend des cours d'aviation et  

Marie marvingt avant de réaliser un record du monde en montgolfière

obtient son brevet de pilote, devenant ainsi la troisième femme au monde à l’avoir. Avant la Première Guerre mondiale, l’aviatrice établit son premier record, effectuant plus de 900 vols et crée un prototype d'avion- ambulance.

Pendant la guerre, Marie s'engage illégalement dans l'aviation française, effectuant deux bombardements pour remplacer un pilote blessé après le rejet officiel de sa candidature. Par la suite, elle devient soldat sous le déguisement d'un homme, mais est rapidement découverte. Alors elle s’engage en tant qu’infirmière.

Marie marvingt, pilotant un avion pendant la première guerre mondiale

Après la guerre, la Française devient journaliste en presse, se concentrant sur l'écriture d'articles et sur sa carrière dans l'aviation médicale, donnant des conférences pour l'armée. Marie n'abandonne pas pour autant le sport, établissant un record de marche de 57 kilomètres en un jour en 1920. 

En 1929, l’aviatrice organise le premier Congrès 

international de l'aviation sanitaire, réalisant elle-même des démonstrations.  Pendant les dix années suivantes, la Française vit au Maroc, se consacrant à des interventions scolaires sur l'aviation, à des tournages de court-métrage, à des projets d'inventions tels que le ski métallique, à des voyages d'études et à la réalisation de son film, Les Ailes qui sauvent.

Entre toutes ces activités, Marie crée la première formation de service sanitaire aérien au Maroc, étant la première diplômée. Avec l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage à nouveau sur le front en tant qu'infirmière, inventant même un type de suture chirurgicale. Cependant, la Française ralentit progressivement ses activités.

Marie connaît alors la pauvreté, n'ayant pas droit à une retraite. Elle vit ses derniers jours grâce à l'argent de ses rares conférences et sombre peu à peu dans l'anonymat. Néanmoins, la Française ne cesse de se lancer des défis, obtenant son brevet de pilote d'hélicoptère à 84 ans.

Marie marvingt faisant du vélo, première femme à avoir fait le tour de france

D’ailleurs, elle pilote le premier hélicoptère à réaction du monde. A 87 ans, l’aviatrice parcourt, en vélo, la distance entre Nancy et Paris à 87 ans. En 1963, Marie meurt dans l'anonymat. Il n’y aura que le journal Le Monde qui lui dédie une nécrologie.

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Deepa malik
La magicienne du lancer (1970 à aujourd'hui)