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Laura Dekker

Sa maison, l'immensité bleue (1995 à aujourd'hui) - Ecrit par Sarah Chesneau

Voilà une histoire qui a de quoi inspirer : connue pour être la plus jeune skipper à réaliser un tour du monde en solo, laissez-moi vous présenter Laura Dekker.  

Laura naît en 1995 en Nouvelle-Zélande. Son père ayant la nationalité néerlandaise et sa mère étant allemande, Laura possède les trois nationalités. Dès son plus jeune âge, elle est proche de la mer puisqu’elle passe ses cinq premières années d’existence dans l’océan, à naviguer avec son père. Elle déclare :

"J’ai vécu dans une maison seulement un an de ma vie".

A six ans, elle reçoit son premier bateau : un optimist. C’est un bateau que les enfants de moins de quinze ans sont autorisés à naviguer seuls. Très vite, elle apprend à le manœuvrer et à l’âge de dix ans, elle réalise son premier voyage en solo de longue distance : elle se rend 

Laura Dekker regarde l'horizon accrocher à son mât de bateau guppy

d’IJsselmeer aux îles Wadden (environ 140 kilomètres). Laura continue sur sa lancée et deux ans plus tard elle part pour un voyage de six semaines dans la mer des Wadden (Mer du Nord) avec un bateau qu’elle avait emprunté l’année précédente en échange de le nettoyer et de l’entretenir.  Elle ne s’arrête pas là et à treize ans elle se rend seule en Angleterre, dans l’optique de préparer son tour du monde en solo. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu. Les autorités sont alertées et son père se voit obligé de la 

Laura Dekker naviguant sur son bateau guppy

ramener en avion jusqu’aux Pays-Bas. Après près de dix mois de batailles judiciaires, la confiscation de son bateau et la menace d’être retirée de ses parents, elle parvient à obtenir l’autorisation de se lancer dans un tour du monde en solo. Ces difficultés ne l’ont pas découragé, au contraire :

"Je me suis accrochée à l’espoir et j’ai continué à avancer, en espérant que quelque chose changerait."

confie-t-elle au magazine Yachting monthly.

L’autorisation de naviguer en poche, il ne lui manque plus qu’un bateau ! Laura cherche sans relâche un navire et tombe sur une annonce dans le journal. Elle saute sur l’occasion mais elle n’est pas encore au bout de ses surprises : le bateau ayant passé sept ans à terre, il a plus que besoin de réparations. Elle relève le défi et parvient à le remettre sur pied au bout de quelques mois seulement pour pouvoir commencer son tour  du monde en été.

C’est donc à quatorze ans qu’elle entame le plus long voyage de sa vie : un tour du monde en solitaire. Laura et Guppy, c’est comme ça qu’elle a nommé tous ses bateaux et celui-là n’échappe pas à la règle, naviguent vers les îles Canaries, à travers l’Atlantique et dans l’Océan Pacifique. Deux ans plus tard, elle termine son tour du monde en revenant dans les Caraïbes. Puis, elle continue sa route vers la Nouvelle-Zélande, ce qui lui permet de faire en réalité une fois et demie le tour du monde. 

Laura Dekker qui remet les voiles  de son bateau guppy

Après cette mésaventure, elle retourne dans sa ville natale et travaille occasionnellement dans l’éducation en plein air pour un lycée. Elle a eu également un emploi d’électricien marin. Mais elle n’abandonne pas la mer et poursuit ses voyages. En 2015 elle parcourt l’océan pacifique pour aller de l’Australie jusqu’en Nouvelle-Zélande en passant par les îles Salomon. Elle traverse également l’océan atlantique en 2019 pour rejoindre les Etats-Unis.

Portrait de Laura Dekker

En 2018, elle crée, avec son mari, la fondation Laura Dekker World Sailing, une sorte de bateau-école qui a pour but de proposer des voyages en mer aux jeunes pour développer des compétences de travail en équipe ou de confiance en soi.


A ce jour, Laura donne des conférences, écrit et continue de naviguer. Pour elle, c’est grâce à cet extraordinaire voyage qu’elle a pu devenir qui elle est aujourd’hui. L’océan lui a bien plus appris que n’importe quel professeur à l’école, notamment à avoir confiance en elle et à accepter une situation telle qu’elle est et à en tirer le meilleur parti.

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