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Isabelle Fijalkowski

La première française en WNBA (1972 à aujourd'hui) - Ecrit par Sarah Chesneau et Marie Fournier

Vous souhaitez découvrir une légende du basket féminin français ? Vous êtes sur la bonne page ! Laissez-moi vous raconter l’histoire d’Isabelle Fijalkowski.

Isabelle Fijalkowski assise tenant un ballon de basket-ball dans la main

Isabelle Fijalkowski naît en 1972 à Clermont-Ferrand. Ses débuts dans le basket à l’âge de 8 ans ont tout d’une évidence puisqu’elle mesure alors un mètre soixante-douze. Très vite, elle se lasse de ne rien apprendre dans le club où elle s’entraîne. Quatre ans plus tard, une amie lui fait découvrir le mythique club de l’AS Montferrand. 

Là, les coachs se rendent compte de son potentiel, notamment dû à sa taille, et la poussent au poste de pivot. Son succès est flagrant : à l’âge de 15 ans, elle est championne de France Minimes et, un an plus tard, elle joue en Nationale 1, le plus haut niveau français à l’époque. Ses parents la laissent 

faire et sont là pour l’encourager, ce qui est une force pour elle.

Après son bac, elle intègre l’UFRAPS de Grenoble. C’est seulement à dix-neuf ans qu’elle reçoit sa première fiche de paie, ce qui marque les débuts d’une reconnaissance du basket féminin. Ce premier salaire est pour Isabelle un soulagement et un poids en moins en ce qui concerne la pression sur la poursuite de ses études. La période qui suit est pleine de mouvements. En effet, elle change trois fois de club entre 1989 et 1993, passant par les clubs de Challes-les-Eaux, le Stade Clermontois et le CJM Bourges. C’est lors de cette 

période qu’elle affine son jeu, notamment son tir extérieur. Elle y développe un tir extérieur redoutable, notamment capable de sanctionner à trois points — rare pour une pivot à l’époque — grâce aux conseils d’un entraîneur serbe.

Durant cette période, la joueuse part en NCAA sous les conseils de sa coéquipière de l’équipe de France Paoline Ekambi. Recrutée par le légendaire coach Ceal Barry, elle intègre alors cette ligue universitaire. Là-bas, la Française doit faire ses preuves petit à petit, prenant chaque opportunité, et devient une joueuse indispensable de Colorado Buffaloes, contribuant au titre de championne de Conférence Big 8.

Isabelle Fijalkowski préparant un tirée un lancer france lors d'un match NCAA

De retour en Europe, Isabelle enchaîne les succès. La joueuse remporte un titre de Meilleur espoir de la compétition, deux titres de championne de France et, pour couronner le tout, elle gagne l’Euroligue en 1997. La même année, soit à l’âge de 25 ans, Isabelle rentre dans la légende du basket féminin en devenant la première joueuse française à rejoindre la WNBA. Son succès y est sans pareil. Elle remporte le titre de championne de la Conférence Est lors de sa deuxième et dernière saison avec l’équipe des Cleveland Rockers. Elle décrit ses  

Carte WNBA d'Isabelle Fijalkowski

années aux États-Unis comme une "expérience à part". Là-bas, elle trouve une ferveur autour du basket féminin qu’elle ne connaît pas en France ni en Europe, et apprécie le fonctionnement qui y est très différent. Isabelle y suit, entre autres, des cours de psychologie sportive. Ces leçons lui ont appris une chose fondamentale : 

"pour qu’un groupe soit soudé, il faut avoir un objectif commun fort." 

Cela lui permettra d’être performante malgré les discordes qu’il peut y avoir au sein d’une équipe. En 1998, Isabelle quitte officiellement la WNBA, 

à cause des saisons à rallonge, direction l’Italie. Elle y joue trois saisons,  lors desquelles elle remporte deux fois le championnat. 

De retour au pays en 2000, elle continue sur sa lancée victorieuse et décroche la Coupe de France deux années consécutives, en 2001 et 2002, avec l’Union sportive Valenciennes Olympic, ainsi que deux titres de championne de France les mêmes années. Sa carrière s’achève en beauté par la victoire à l’Euroligue en 2002, qui ajoute une médaille d’or à son palmarès.

Durant la période entre 1996 et 2000, Isabelle et ses coéquipières se fixent un objectif fort : se qualifier pour les Jeux Olympiques pour la toute première fois. Pour ce faire, la sélection doit d’abord monter les échelons européens, étant au dernier niveau. Bien déterminées, elles arrivent à monter chaque année, puis obtiennent enfin leur ticket olympique. Aux Jeux de Sydney, l’équipe de France s’arrête en quart de finale, très beau parcours pour une sélection qui ne cessait d’impressionner. L’année 

Isabelle sous le maillot de l'équipe de France de basket-ball

suivante, Isabelle et ses coéquipières décrochent le premier titre européen pour la France, insufflant une nouvelle dynamique dans ce sport. 

Après sa carrière sportive, elle ne coupe pas tous ses liens avec le basket puisqu’elle est assistante-coach pour les séniors de Paris Basket-ball en Nationale 2 et préside le projet "Grand·e" de la FFBB (aide aux grands joueurs à leur développement). Elle a aussi, évidemment, gardé contact avec ses anciennes coéquipières avec qui elle a forgé un lien unique.

S’il y a bien une chose à retenir pour Isabelle, c’est que la clé est de "ne pas se mettre de barrières". Les coachs sont là pour vous conseiller, vous encourager, mais en vérité, ce sont les joueuses qui doivent choisir leur manière de jouer.




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Marie Patouillet
Le sport pour faire changer les choses (1988 à aujourd'hui) - Ecrit par Emmy Métrot