Gwendoline Matos naît en 1993 à Viriat dans l’Ain. A l'âge de sept ans, elle découvre qu’elle est malvoyante à cause d’une maladie génétique rare. Sa scolarité devient alors compliquée puisqu’elle subit des moqueries de la part de ses camarades mais également de son professeur qui ne l’intègre pas dans la classe. La découverte d’une école spécialisée pour malvoyants à Besançon va mettre fin à son malheur. A dix ans, elle entre donc au Creesdev où elle vit une scolarité plus sereine puisque ses camarades ont plus ou moins le même handicap qu’elle. Elle ne subit par conséquent plus de moqueries. C’est dans cet établissement qu’elle découvre le monde du handisport, en premier lieu en cours d’EPS. Elle est d’abord initiée au Torball, un sport similaire au Goalball mais joué seulement au niveau européen. Au collège, elle participe à des compétitions de Torball et d’athlétisme. A quatorze ans elle intègre le club de Torball de Besançon. Par la suite, Gwendoline est admise dans l’équipe de France.
Sa découverte du Goalball remonte à l’année 2016 . Lors d’une journée découverte organisée à Lyon, les organisateurs lui ont annoncé que le Goalball serait présent aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. S’offre alors à elle deux possibilités : continuer ou changer avec pour objectif les Jeux Paralympiques. Gwendoline n’hésite pas longtemps et décide de commencer le Goalball.
Mais c’est quoi le Goalball ? C’est sûrement la question que vous vous posez et c’est bien pour cela que j’écris cet article, les sports paralympiques et leurs championnes étant encore bien trop méconnus. Le Goalball est l’unique sport collectif féminin paralympique pour les malvoyantes présents aux Jeux. Il se joue sur un terrain de neuf mètres par dix-huit et oppose deux équipes de trois joueuses. Le but est de marquer dans les cages adverses, seulement dix secondes après avoir récupéré la balle. Le ballon est un équivalent du ballon de basket, avec des grelots pour que les joueuses sachent où il est sur le terrain. Des marquages au sol sont également présents pour se repérer et un match se déroule en deux mi-temps de douze minutes.
Suite à ce tournant dans sa carrière sportive, Gwendoline a dû intensifier sa préparation physique et mentale pour pouvoir rester dans la sélection nationale des Jeux Paralympiques. En effet, en 2024, la sélection changeait tous les mois et pour être sélectionné il fallait participer au championnat national. Elle a également changé de travail pour avoir plus de temps pour s’entraîner. Elle a donc quitté son emploi de standardiste à la mairie de Besançon pour intégrer le standard du département du Doubs. Elle obtient un aménagement dans son emploi du temps qui lui permet de s’entraîner durant ses heures de travail et qui lui accorde quarante jours de congé en plus par an pour les compétitions et les stages. Cette année, elle est passée à mi-temps pour ralentir son rythme effréné et lui permettre quelques pauses entre sa vie perso et le sport. L’année 2024 a été pour elle forte en émotion. En effet, avec sa participation aux JO, c’est huit ans d’entraînement pour atteindre ses objectifs qui sont récompensés. Elle garde un souvenir inoubliable de ces deux semaines de Jeux qui lui ont permis de profiter du public, des infrastructures exceptionnelles et des échanges avec d’autres para-athlètes. Cette année 2024 lui a aussi permis de rencontrer d’autres équipes nationales lors de stages d’entraînement. Elle a pu notamment faire la connaissance de l’équipe de Turquie qui, contrairement à la France, est professionnelle. Ces rencontres enrichissantes lui ont donné l’occasion de découvrir d’autres manières de s’entraîner et de jouer. Cependant, comme toute sportive, la carrière de Gwendoline a été ponctuée de défaites et savoir relever la tête n’est pas une chose simple à faire. Mais comme elle aime si bien le dire :
"Finalement, les défaites nous permettent toujours de nous fixer de nouveaux objectifs et de se projeter".