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Cathy Freeman

Courir pour l'égalité  (1973 - Aujourd'hui) - Ecrit par Sarah Chesneau

La sportive que je vais vous présenter aujourd’hui est un exemple de détermination et de persévérance, aussi bien face aux défis sportifs que face aux défis sociaux, laissez moi vous présenter Cathy Freeman. 

Cathy Freeman naît en 1973 de parents issus de tribus autochtones australiennes, les Gugu-Yalanji et les Birri-Gubba. Après la séparation du couple, c’est son beau-père qui l’encourage à se lancer dans l’athlétisme à l'âge de 8 ans. Un sport dans lequel elle excelle dès ses débuts puisqu’elle gagne sa première médaille en moins d'un an. Elle réussit dans un premier temps dans les épreuves scolaires avant de briller au niveau régional, puis national.

Elle se rend compte rapidement des obstacles auxquels elle va être confrontée : les préjugés liés à sa couleur de peau. Ainsi, certains organisateurs de compétitions junior refusent de lui donner les médailles ou les coupes qu’elle mérite  à cause de son origine ethnique. Très vite, Cathy sait ce qu'elle

Photo de Cathy Freeman en train de faire son lacet avant de partir s'entraîner

veut faire de sa vie : elle affirme à 10 ans qu’elle deviendra championne olympique. Pour cela, elle s’entraîne sans relâche et dès ses 14 ans, elle commence à être entraînée professionnellement à l’école internationale de Kooralbyn.

Cathy Freeman qui court un 400m

Sa carrière décolle très vite puisque, du haut de ses seize ans, elle est choisie comme membre de l’équipe australienne de relais en 4x100 mètres pour les Jeux du Commonwealth en 1990. Cette compétition est la première à faire rentrer son nom dans l’histoire. En effet, elle devient la première athlète autochtone australienne  titrée aux Jeux du Commonwealth. Suite à cet exploit, elle se voit sélectionnée pour représenter l’Australie aux championnats du monde junior, où elle parvient à 

se qualifier en finale. Elle termine cinquième. Deux ans plus tard, elle retente sa chance dans cette même compétition et décroche cette fois la médaille d’argent : la voila vice championne du monde junior et médaillée d’or à seulement dix-neuf ans ! Cependant, Cathy n’a toujours pas atteint son but. 

Elle tente pour la première fois sa chance aux Jeux Olympiques en 1992, lors de l'édition barcelonaise. Elle n’y reçoit pas de médaille mais qu'à cela ne tienne, elle continue à s’entraîner et retente sa chance quatre ans plus tard, lors des Jeux d’Atlanta. Elle parvient presque à concrétiser son rêve mais termine deuxième, derrière la française Marie-José Perec et repart avec une médaille d’argent. Cathy n’a jamais été aussi près de son but : les Jeux suivants seront les bons ! Et en effet, c’est lors des Jeux de Sydney en 2000 que Cathy Freeman rentre encore plus dans l'histoire, en devenant la première autochtone australienne championne olympique en individuelle. Elle effectue ce 400m légendaire vêtue d’une combinaison futuriste, qui a marqué les esprits de beaucoup. Cathy fête sa victoire en  

Cathy Freeman en tenue de course

paradant fièrement autour du stade avec à la fois le drapeau australien et le drapeau aborigène. Ce geste symbolise le début de la réconciliation entre les deux communautés australiennes, après plusieurs décennies d’oppression et de marginalisation pour les peuples indigènes. Cathy affirme que : 

"Le drapeau représente toutes les luttes, je crois, et les difficultés que mon peuple a dû affronter."
Cathy Freeman sur les starting block lors de la finale olympique du 400m

En plus des compétitions internationales, elle brille aux championnats d’Australie en remportant la médaille d’or en 400 mètres quatre années d’affilées : de 1997 à 2000.  La championne olympique poursuit ses activités sportives jusqu’en 2003 où elle prend sa retraite après avoir gagné, encore une fois, le relai du 4x400 mètres aux Jeux du Commonwealth.

Cependant, Cathy continue à défendre la cause des autochtones en Australie et notamment dans le sport. En effet, avec la création de la Fondation Cathy Freeman en 2007, elle permet à de nombreux enfants australiens autochtones un meilleur accès à l’éducation et au sport. Plus récemment, en 2023, elle a signé une lettre ouverte soutenant le vote du oui dans le référendum sur la voie des indigènes (un projet visant à créer un organe consultatif représentant les aborigènes d'Australie auprès du Parlement australien). 


Son nom continuera d’inspirer de nombreuses et nombreux enfants indigènes et non indigènes en Australie et dans le monde pendant de longues années. 

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