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Alice milliat

La créatrice des JO féminins (1884 à 1957)

Alice Milliat voit le jour le 5 mai 1884, dans une famille de commerçants. Durant son enfance, elle est contrainte de s'adonner à la gymnastique à l'école, une activité alors considérée comme "adaptée à la constitution féminine". À l'âge de 20 ans, la Française  la Française s'installe à Londres, où elle découvre sa passion pour le sport en s'initiant à l'aviron, devenu son sport de prédilection malgré sa pratique du hockey, de la natation et du 

football. C'est à Londres que la sportive croise la route de Joseph Millat, son futur époux. Quatre ans plus tard, son mari décède, laissant Alice veuve et indépendante. La Française de retourner au pays, elle gagne en notoriété en écrivant des articles pour le magazine l’Auto.

Dès son retour dans les années 1910, elle rejoint le 

Alice Milliat en train de faire de l'aviron

Fémina Sport, l'un des premiers clubs sportifs féminins en France. La sportive y accomplit son exploit le plus marquant, en naviguant sur 80 km en rameur pour obtenir son brevet Audax, une première pour une femme.

Par la suite, Alice s'implique dans l'association et en devient la présidente en 1915. À la tête de l'organisation, la Française diversifie les sports proposés : la gymnastique, la natation, le cyclisme, le football, le hockey, le basketball, l'athlétisme, la barrette (une version adaptée 

Portrait de Alice Milliat, la créatrice des jeux olympiques féminins

du rugby) et bien d’autre. Selon Alice, "Le sport est aussi indispensable à la jeune fille moderne que toute autre matière enseignée à l’école. Le sport développe la personnalité, donne de l’assurance et du cran, crée un esprit ‘débrouillard’." 

En tant que présidente, la militante facilite l'accès des femmes aux compétitions. En 1917, la Française organise le premier championnat d'athlétisme interclubs pour femmes. Au fil des années, elle multiplie la création de compétitions féminines, tant en basket qu'en hockey. Puis, elle est à l'origine du premier championnat français de football féminin. En 1919, la militante demande au 

CIO d'inclure les femmes dans les épreuves  d'athlétisme pour les Jeux d'Anvers, mais sa demande est logiquement refusée par Pierre de Coubertin.

Face à ce refus, Alice décide : “Nous allons prouver que nous sommes capables de conduire nous-mêmes nos destinées”. La Française fonde alors la Fédération sportive féminine internationale et en devient la présidente. Cette association organise ses premiers JO en 1922, attirant déjà 77 sportives venues du monde entier. Il rencontre un franc succès avec plus de 20 000 spectateurs. En 1930, les Jeux de Prague accueillent 270 athlètes, établissant un record absolu.

Alice Milliat discutant avec des organisateurs d'événements sportives réservées aux hommes

Outre ses responsabilités au sein des fédérations, Alice participe de manière active aux JO, se faisant juge d’athlétisme lors des Jeux de 1928, une première ! Malheureusement, en 1935, la Française se retire du monde du sport à la suite de nombreuses critiques, tant de la part de la presse que de ses pairs, ainsi que des problèmes de santé. Pendant plus de 20 ans, elle exerce comme secrétaire, traductrice et/ou interprète. Alice s'éteint dans un anonymat complet en 1957, au cœur de la ville où tout a commencé.


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