Jeux de 1960 - Plongeon
Royaume-uni
Née en 1940, Elizabeth Ferris était une plongeuse britannique de talent, mais aussi une médecin et une avocate infatigable de l'égalité des sexes dans le sport, dont l'influence s'est fait sentir bien au-delà des tremplins. Membre du renommé Mermaids Swimming Club, connu pour sa capacité
à former des athlètes olympiques, Liz a eu une introduction difficile au plongeon, mais sa persévérance a porté ses fruits. Elle a remporté son premier titre national en 1957.
Ses performances internationales ont rapidement suivi. En 1958, elle représente l'Angleterre et décroche une médaille de bronze au tremplin de 3 mètres aux Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth à Cardiff, au Pays de Galles.
Le point culminant de sa carrière sportive survient aux Jeux olympiques d'été de Rome en 1960. Malgré une infection de la gorge quelques jours avant la compétition, elle se rétablit et remporte le bronze au tremplin de 3 mètres. Elle est alors la première femme britannique depuis 1920 à décrocher une médaille en plongeon, un exploit dont elle n'aurait même pas eu conscience sur le moment, préférant ne pas suivre les scores pour ne pas affecter sa concentration.
Deux ans plus tard, en 1962, elle ajoute une médaille d'argent au tremplin de 3 mètres à son palmarès aux Jeux du Commonwealth à Perth.
Parallèlement à ses compétitions internationales, Elizabeth poursuivait ses études de médecine à l'Université de Londres. Après les Jeux de Perth en 1962, elle se retire du plongeon pour se consacrer entièrement à sa carrière médicale. En 1965, elle obtient son diplôme de médecin de l'Hôpital de Middlesex et travaille ensuite dans des hôpitaux à Londres et dans le Gloucestershire.
C'est après sa carrière sportive qu'elle s'est distinguée comme une pionnière et une militante influente. En 1976, elle devient déléguée au Comité International Olympique (CIO), une époque où moins de 21% des athlètes olympiques étaient des femmes. Elle est devenue une fervente avocate du changement, œuvrant pour l'élargissement des opportunités sportives pour les femmes à travers des conférences et des commissions.
Liz Ferris a notamment soulevé des préoccupations importantes concernant les "tests de féminité" imposés aux athlètes dans les années 1960, remettant en question leur utilité et leur impact sur les femmes atteintes de "maladies chromosomiques rares et anormales". Dans son article de 1979, "Sportswomen and medicine", elle a critiqué les idées reçues sur l'impact des hormones sur les performances féminines et a dénoncé l'inefficacité du système de test de genre du CIO. Son plaidoyer a conduit certaines organisations sportives à revoir leurs procédures de vérification du genre dans les années 1980.
En reconnaissance de son travail, Elizabeth Ferris a reçu l'Ordre olympique de bronze en 1980. Dès 1995, elle a continué son engagement en tant que membre de la commission Femmes et Sport du CIO, tout en promouvant activement le sport et l'exercice au niveau local. En 2011, elle a été la première lauréate du prix pour l'ensemble de sa carrière de l'Association olympique britannique, un an avant les Jeux de Londres 2012, les premiers Jeux olympiques où toutes les épreuves étaient ouvertes aux femmes. Elle a également été l'une des fondatrices de l'Association mondiale des Olympiens.
Le plus grand héritage de Liz Ferris réside dans son engagement indéfectible pour l'amélioration des opportunités des femmes aux Jeux olympiques et ses travaux sur la biologie du genre. Sa contribution a encouragé le CIO à modifier sa définition restrictive des corps masculins et féminins, influençant de manière significative la reconnaissance de l'égalité des sexes et la compréhension scientifique du genre dans le sport olympique. Liz Ferris est décédée à son domicile le 12 avril 2012, à l'âge de 71 ans, après avoir lutté contre un cancer du sein depuis 2008. Au moment de sa mort, aucune autre femme britannique n'avait remporté de médaille olympique en plongeon.